Guy PEGERE Les Pierres Précieuses et Fines d'Auvergne

Guy PEGERE Les Pierres Précieuses et Fines d'Auvergne

Les Pierres Précieuses et Fines d’Auvergne de l’Améthyste au Saphir…

 

 

 

 

Depuis la nuit des temps, l’Homme a particularisé les pierres de couleur… sa fascination a surgi très tôt, en commençant par la symbolique en leur attribuant des pouvoirs magiques : porteuses de chances, sources de protection, guérisseuses... Par leur rareté, elles dénotent un certain statut social : la richesse, la puissance, la grandeur… Les considérations sociétales pouvant en découler, comme pour beaucoup de choses de la vie, ne dépendent que d’un jugement personnel.

  

 

La notion du beau, pour les Pierres Précieuses ainsi que pour toutes choses égales par ailleurs n’est pas le propre d’une revendication de la nature créatrice, mais d’un verdict que seul l’homme peut émettre… Une autre particularité par exemple : l’expression de « Pierreries ». On est souvent amené à des confusions, pour toutes les pierres présentant un certain attrait esthétique, couleur, transparence, éclat… On en vient par exemple, pour une même pierre, à lui donner diverses désignations, soit regardée comme un ornement précieux, d’une simple fantaisie de leurs couleurs, ou selon son lieu de provenance.

 

À propos des lieux où l’on trouve les « Pierreries », Pline les détermine avec une exactitude des plus évidentes, lorsqu’il affirme qu’elles se trouvent dans un espace étroit de la Nature, que nulle part elles ne sont plus admirables aux yeux des Hommes, tant ils attachent de prix à la variété, aux couleurs, à la matière, à l’éclat de ces objets de luxe. Et de poursuivre ainsi plus loin… et qu’entre les patriciennes et les plébéiennes, il établisse et distingue une espèce d’ordre hiérarchique des femmes ?

 

Avant de développer plus longuement notre sujet, prenons en considération cet avertissement en 1898 de Joseph Demarty, géologue minéralogiste, sur les fausses Pierres Précieuses pour qui « …il est à prévoir que dans un avenir prochain toutes nos pierres précieuses sortiront du creuset du chimiste et du physicien... ». Incontestablement la fabrication par la main de l’homme des pierres précieuses en laboratoire, s’est beaucoup développée. À critères qualificatifs égaux, le prix d’une pierre précieuse de synthèse sera toujours inférieur à celui d’une pierre naturelle, mais son coût de fabrication restant élevé, elle ne sera jamais bradée non plus.

 

Effectivement on sait synthétiser le rubis depuis 1902, Auguste Verneuil réalise un rubis synthétique par fusion d’oxyde d’aluminium avec un colorant rouge. Pour le diamant, dès 1793 Antoine Lavoisier le reproduit à partir d’une composition de carbone pur, ce qui fit le début de sa synthèse. Sa commercialisation ne se développe qu’à partir de 1953, date à laquelle les chimistes seront en mesure de le réussir à la perfection.

 

                 

 

 

Dès 1778 Pierre Elisabeth de Fontanieu publie les divers procédés de synthèse de Gemmes, sous le titre : « L’Art de Faire des Cristaux colorés imitant les Pierres Précieuses ». Il indique entre autres une pâte de verre à laquelle on donne une coloration violette en utilisant du Manganèse, pour une couleur rouge, c’est de l’Antimoine. Il décrit également la réalisation de son four…

 

Joseph Demarty (1870-1949) : Directeur fondateur en 1899 de la célèbre « Taillerie de Royat » (63), qui fut le plus grand atelier du genre en France. La façade d’Honneur à l’adresse des visiteurs, édifiée de façon majestueuse, reflète parfaitement la splendeur architecturale de la Belle-Époque. À l’intérieur, c’est déjà une ingénierie avant-gardiste, sous tous ses aspects industriels et globaux, par les installations techniques et de rationalisation des productions. L’année suivante, au cœur de la même ville d’eau Auvergnate, il est le Directeur fondateur du « Comptoir Géologique et Minéralogique du Plateau Central d’Auvergne », aux étals exclusivement composés de roches et minéraux de la région Auvergne. Il en offrait aux écoles, ainsi qu’à la vente. Joseph Demarty, personnage de haute stature, jouissait d’une estime unanime, il aimait recevoir et parler… très obligeant avec les néophytes. Il était épaulé par son épouse, une compagne dévouée et fidèle à un homme qui se consacrait sans réserve à la passion de son métier de minéralogiste. De ce dévouement, je garde le souvenir des propos élogieux du regretté Clermontois Aimé Rudel, (1912-1975).

 

 

            

 Joseph Demarty était Instituteur de formation, il quitte l’Éducation Nationale, pour non seulement exercer la minéralogie à temps plein, mais aussi devenir entrepreneur dans les mines d’antimoine d’Avèze (63), (qu’il pourvoit d’une fonderie de capacité industrielle pour le traitement de ce

    Collection : Guy PEGERE          minerai métallique), la mine

 

d’Arsenic de Chapdes-Beaufort (63), les aurifères à La Bessette (63), pour l’Arsénopyrite, Pyrite, Mispickel-Aurifère de Malabau Salsigne (11). À parcourir les anciennes mines du vaste secteur de Salsigne, de la Montagne Noire, je me suis souvenu de cette vieille carte postale des années 1900, où l’on découvre un Garde-Mine du pays, se reconnaissant à son habit vigneron, d’une vigilance extrême avec quelque chose de la ruée vers l’or du Far-West, tenant fermement son fusil de chasse et avec un gros chien assis à ses pieds. Bien que ce territoire minier soit éloigné de l’Auvergne, ma terre de prédilection pour la minéralogie, je m’y suis rendu en simple touriste avant la fermeture de la mine d’Or de Salsigne survenue en 2004… Mon marteau de géologue volontairement oublié dans le coffre de la voiture. Je voulais seulement me faire une idée de cet incontournable complexe métallo-minier, le plus important pour l’Or, de l’Europe Occidentale.

 

 

       

 

 

Joseph Demarty fut aussi le concepteur, en 1899, de la Société Anonyme des Pierres Précieuses d’Auvergne, au capital de 150 0000 francs divisé en 1500 actions de 100 francs. Parmi les souscripteurs, des Espagnols, ou Suisses, dans les Français on relève le dénommé Antoine Bréchard, instituteur au Vernet-la-Varenne. Le 14 juillet 1897, Joseph Demarty, avec environ une vingtaine de membres du Club Alpin dont des membres de la Société d’Émulation d’Auvergne procèdent à une excursion au pays des Améthystes. Les visites se déroulèrent tour à tour par la découverte de puits et galeries, suivie de la visite de l’atelier du Vernet-la Varenne, dans lequel des femmes lavaient les blocs pour les débarrasser de l’argile, et s’employaient à séparer le bon du stérile à l’aide de marteaux spéciaux… Au passage du filon d’Escout, les excursionnistes se virent offrir de beaux échantillons d’Améthyste, les récupérant eux-mêmes dans les travaux souterrains. Pour y accéder, il fallait emprunter des échelles périlleuses, arriver au fond des puits accédant aux galeries, pour atteindre enfin l’émerveillement malgré le faible éclairage des lampes à huile de noix très fumantes, que les mineurs au travail leurs maintenaient. La fascination des lieux faisait que les photographes ne remontaient pas au jour, ce qui leur fit reprocher d’avoir perdu beaucoup de temps, pour aller visiter la mine du ravin de Chambelève. Ils repartirent pourvus de blocs d’Améthyste rubanés d’une grosseur exceptionnelle, convenant plus particulièrement pour la confection d’encriers, pommeaux de cannes, presse-papiers, cachet, boutons de manchettes, tablettes, cendriers, vases, boîte à poudres, épingles à chapeaux, bouton de sonnette, boule de rampe d’escalier…

 

Ce voyage fut assez atypique dans le sens où les excursionnistes durent partir dès 4 heures du matin depuis la gare de Clermont en direction d’Issoire. La poursuite du trajet s’effectua en omnibus attelé de chevaux avec un premier arrêt à mi-côte, à l’auberge de Sarpoil pour désaltérer les bêtes, hum… hum… non seulement eux, mais en cette journée du 14 juillet d’une accablante chaleur, les hommes ne se firent pas prier pour en faire autant. Dans la dernière ligne droite, c’est à dire la montée de la côte du Vernet-La-Varenne, se trouvait comme nous le rapporte l’écrivain régional Henri Pourrat (Ambert 1887-1959), un chemin empierré de morceaux d’Améthyste impurs trop blanchâtres d’un gisement voisin. Ce qui toutefois, leur indiquait qu’ils partaient dans une bonne direction…

 

Dans le courant du mois de Mai 1923, les carrières d’Améthyste sont visitées par la Société Savante d’Histoire Naturelle de Clermont-Ferrand, sous la conduite de René Staehling devenu désormais propriétaire de la Taillerie de Royat. L’excursion s’accomplit en autobus et voitures particulières. Par commodité et pour la sécurisation de la découverte des galeries, elles eurent lieu par petits groupes, l’obscurité ambiante n’empêchant pas que chacun pût choisir des morceaux cristallisés. Pour le Comte de Buffon dans son « Histoire Naturelle des Minéraux » (1783-1788), « Toutes les Améthystes ne sont que des cristaux de roches de teinte violette ou pourpre, elles ont la même densité, la même dureté, la même double réfraction que le cristal de roche ». À propos des couleurs de l’Améthyste, combien de fois j’ai eu à répondre à ce propos, lors de mes exposés sur les minéraux, des réponses à peine convaincantes par leur simplicité, à savoir que leur teinte violette est due à un excès d’atomes de fer, et à une irradiation naturelle subie par le minerai. Pour preuve, les Améthystes de Chaméane sont manifestement fumées pouvant varier du brun au noir, en raison de sels uranifères à leur proximité, le nom de quartz morion leur est souvent substitué.

 

        

 

Je suis en possession d’un exemplaire de la Revue d’Auvergne daté de 1895, de la bibliothèque de Joseph Demarty, sur sa reliure en cuir, on lit son patronyme poinçonné sur la tranche en lettres d’or. Membre de cette société savante à laquelle il apportera de nombreuses notes, je me suis procuré cet exemplaire chez un brocanteur, qui avait peu à peu vendu le reste de sa collection.

 

13 La Taillerie de Royat fournissait de luxueuses boutiques aux enseignes à point nommées « À L’Améthyste », en les villes d’Alger, Oran, Clermont-Ferrand, Cannes, Menton, Biarritz, Nice, à Paris dans un dépôt-vente rue d’Enghien. Ainsi les stations thermales Auvergnates : Vichy, Châtelguyon, Saint-Nectaire, Le Mont-Dore, La Bourboule. Joseph Demarty devait céder sa Taillerie en 1903 à un Alsacien, le Lieutenant-Colonel René Staehling, qui à son tour la céda en 1943 à Honoré Fleury, artisan bijoutier-joaillier à Brioude, puis en 1949 à Blanche Fleury Noir qui la conserva jusqu’à sa fermeture en 2004.

 

Bien que le fer de lance de La Taillerie de Royat se trouvait être le façonnage de l’Améthyste, elle exécutait aussi la transformation de pierres de couleurs brutes telles que l’Agate, la Fluorine… de la région. Son activité diminua à partir de 1994, sa fermeture en 2004, conséquemment à la redoutable concurrence des pays exportateurs de l’Amérique Latine, d’Asie, pour les Améthystes, d’Afrique pour diverses pierres précieuses, et fines. Un autre facteur tout aussi imprévisible fut la diminution constante du nombre de curistes, se comptant par milliers, un phénomène de société commun à toutes les villes thermales. Pendant ses meilleures années, la Taillerie de Royat compta 80 employés, de nombreuses femmes à la taille, au perçage, et polissage des pierres, au sertissage des bagues, au montage en colliers… de jeunes garçons et filles travaillaient au clivage des morceaux d’Améthystes bruts dès leurs 14 ans. Les hommes occupaient les postes les plus pénibles, au dégrossissage des plus grosses pièces, leur sciage, polissage, travaillant péniblement allongés contre de grandes, bruyantes et assourdissantes meules de 2 mètres de diamètre, de deux tonnes, lesquelles les enveloppaient d’un bruit assourdissant : l’eau de la Tiretaine qui entraînait ces meules. Une vue d’ensemble permettrait d’affirmer que le travail à la Taillerie semblait bien ancré dans l’ère du Taylorisme...

 

De nos jours Eliette Ballot-Fleury entretient le flambeau familial depuis son magasin de bijouterie-taillerie créée en 1837, dans la ville thermale de Royat, à l’enseigne « Aux Pierres-Fines », sur le boulevard Vaquez.

 

Joseph Demarty nous renseigne sur d’ingénieux procédés dits de « pierres- assemblées », pas frauduleux quand vendus comme articles de fantaisie. Ces pierres se sont beaucoup développées à partir des années 1850. Leur fabrication nécessitait une certaine dextérité pour la fixation en superposition, et deux, ou trois morceaux de pierres naturelles ou synthétiques. Un autre procédé dans la bijouterie de fantaisie, « Le paillonnage », consistait à réaliser de petites pièces de papier brillant et coloré, collées sous un morceau de verre ordinaire mes taillé, un bel effet garanti…

 

Que ce soient des pierres naturelles, ou factices, la valeur qu’on leurs attribue n’est liée qu’à l’émotion que l’on ressent à leur vue… Parmi les pierreries Auvergnates qui eurent et ont toujours leurs lettres de noblesses : l’Améthyste. Marguerite de Valois ; emprisonnée de 1586 à1601, dans la forteresse d’Usson (Puy-de-Dôme), par son mari le Roy Henri IV, se pare de colliers, bagues, broches… d’Améthyste, du célèbre ravin de Pégut. Pour la petite Histoire il est question d’un trésor de pierreries caché par la Reine Margot, toujours convoité depuis 400 ans. Pour preuve, encore dernièrement ses joyaux recherchés, à quelques encâblures de la butte d’Usson, d’abord par l’ancien propriétaire puis par le nouveau d’une maison supposée construite au-dessus dudit fortuné souterrain. Des travaux de terrassement ont été entrepris à la pelle mécanique autour des fondations, les planchers de la bâtisse arrachés… à ma connaissance, nous n’en savons pas plus… Du temps des veillées campagnardes aux coins des cheminées, se perpétuait cette légende à propos de Marguerite de France de son nom aussi, qu’elle obtenait la fraîcheur de son teint pour avoir mangé et bu le sang de petits enfants.

 

Cette variété de quartz connut un certain attrait sous le règne de Charles X, les premières fouilles se seraient en effet déroulées vers l’An 1550, sous l’impulsion de Jean de Montboissier Marquis de Canilhac Seigneur de Châteauneuf. Le rayonnement des Améthystes de Pégut fit dès lors venir tous les ans les Orfèvres Hispaniques. Ils étaient cinq à six, chacun avait sa mule pour le retour chargée de caisses remplies de la fameuse pierre d’Auvergne achetée aux paysans. Dans l’imaginaire populaire il semblerait qu’une mésaventure leur soit arrivée en 1780 : ils furent dépouillés de leurs écus d’argent et d’or par des brigands de grand chemin. Même encore de nos jours, au lieu-dit du sanguinaire bois de Coupe-gorge, percevoir de nuit le panneau routier indicateur dans le halo des phares vous donnerait des frissons. De retour l’année suivante, les joailliers Espagnols se mirent aussitôt à rembourser l’aubergiste qui leurs avait permis de ramener la précieuse marchandise. Le rubanement original de la « Pierre d’Auvergne » était un critère de choix des lapidaires Outre-Pyrénéens, en raison leurs colorations blanchâtres et bleuâtres réparties en zone irrégulières jusqu’aux faces principales des cristaux.

 

De son voyage en Auvergne en 1887-1788, Legrand d’Aussy indique le filon de Pégut, une petite grotte permettant le passage d’un homme. C’est ainsi que le bloc d’améthyste de 450 kilos disposé sur un wagonnet de mine devant la « Taillerie d’Auvergne », à l’angle de la rue des Gras et de Saint-Barthélemy à Clermont-Ferrand, provient du célèbre gisement.

 

Les mines d’Améthyste du Vernet-la-Varenne furent visitées par le grand chasseur de pierres précieuses, Jean-Baptiste Tavernier, négociant officiel de la Cour de France, sous Louis XIV, qui devait sa célébrité à ses voyages aux Indes entre 1631 et 1668. Parler des Indes nous amène à nous interroger sur les noms analogues à des gisements de pierres précieuses des Indes : Pégut, Escout, les Andes, Le Chérie. Ce dernier nous fait penser au raccourci de Pondichéry. Jean-Baptiste Tavernier, dans son ouvrage « Voyage aux Indes » (1676), parle effectivement d’Escot et du Royaume de Pégut, leurs pierres violettes, l’Inde était alors le principal fournisseur d’Améthyste.

 

On ne peut que l’avoir observé, le contenu de cette note se rapporte essentiellement à l’Améthyste, qui, à juste titre me semble-t-il, reste l’emblématique minéral de la région d’Auvergne pour avoir connu une exploitation minière spécifique, et pour avoir fait l’objet d’une taillerie de capacité industrielle et d’une notoriété internationale. À propos de cette pierre d’Auvergne, il existe une illustration publicitaire des années 1900, on y voit deux enfants costumés en Auvergnats.

 

Cependant on ne saurait poursuivre sur les pierres gemmes au sens large du terme, sans citer le Riou Pezzouliou d’Espaly près du Puy en Velay, où les écrevisses côtoient zircons et corindons. Ruisseau connu de toute l’Europe Médiévale, depuis au moins l’an de grâce 1250-1300. Au cours de ma virée dans ce célèbre gisement, je me suis trouvé penaud avec la dizaine de zircons que j’avais découverts, de rencontrer un individu qui se glorifia d’en avoir un kilo dans sa besace, sa récolte de la journée me précisa-t-il même. Je n’ai pas pu le féliciter, comme il devait s’y attendre… Il n’a pas semblé bien comprendre ma démarche… vertueuse… qui exprime ma valeur cardinale. En effet, je n’aurais pas transigé sur mon éthique en minéralogie qui impose la notion de responsabilité, l’évitement de toute dégradation et de pillage d’un gîte minéralogique quel qu’il soit. Je transforme le fruit de mes campagnes de terrain en communication par voie numérique.

 

 

 

Les pierres précieuses de ce petit ruisseau d’Espaly, notamment ses zircons et ses saphirs, ont fait l’objet d’un commerce artisanal durant des siècles. Les bijoutiers du Puy sont les premiers à les avoir utilisés dès les XVIIè siècle, pour la confection des plus grands trésors de la Chrétienté, parmi lesquels ceux de la Papauté et des Roys de France. Ce gisement a fait l’objet de tensions, de procès entre les propriétaires seigneuriaux dans les mêmes circonstances que pour les saphirs de Chambon le Château à la limite de la Haute-Loire et de la Lozère.

 

Les orfèvres du Puy ont enchatonné des pierres dans leurs spécialités religieuses, notamment des Croix en Or dites Saint-Esprit. Ces bijoux, porteurs d’une sagesse minérale pourrions-nous dire, se confectionnaient également à Brioude, Saint-Flour, Murat, Aurillac. A Murat en se référant à des pièces d’archives, en 1679 un orfèvre nommé Durand Tournay fabriquait des Saint-Esprit, sans que l’on sache aujourd’hui la nature des pierres assemblées par sertissage, ni leur provenance. Si bien que nous évoquons les Améthystes du Puy Griou, non loin de Murat, découvertes vers 1830 par le curé de Saint-Jacques des Blats, au hasard d’une promenade.

 

Malgré des recherches méthodiques entreprises sur le secteur montagneux indiqué, en 1943, par l’une des grandes figures de la période héroïque du C.E.A Jacques Geffroy (1918-1993) Ingénieur géologue-minéralogiste, et reprises en 1999, par son ami Cristian Baillargeat-Delbos, minéralogiste, aucun indice d’Améthyste ne se révéla, jusqu’en 2015, où Robin Fialip (https://mineralogie-cantal.blog4ever.com/) jeune minéralogiste habitant la région du Puy Griou, parvint à localiser de petites cristallisations d’Améthyste de dimensions similaires à des micro-minéraux, de couleur rosé à bleu clair, mais sans ressemblance avec celles du gisement historique de 1830. Duquel des échantillons sont déposés au Muséum d’Histoire Naturelle, ce sont des cristaux bleu-violet de 3 cm, étiquetés Cirque de la Font aux vaches, terroir effectivement d’un espace autour du Puy Griou.

 

 

Aux siècles des Lumières, certaines Auvergnates d’un certain rang social se trouvaient porter un Saint-Esprit en Or. Selon leurs contrées respectives, leur fabrication comportait quelques variantes, ce qui leur permettait de se reconnaître entre elles. Ils étaient embellis d’Améthyste, de grenats, de rubis, ou bien toutes ces différentes pierres s’y trouvaient. Leur diversité émanait des ateliers de Brioude, Aurillac, Saint-Flour, le Puy en Velay, Murat. À propos de Murat, Louis-Guillaume Le Monnier, médecin ordinaire de Louis XV, Docteur en médecine et collaborateur de l’Encyclopédie, fait tailler à Murat, les plus belles Améthystes qu’il découvrit en 1739, à Pégut, pour les mettre dans le Cabinet du Jardin du Roy.

 

Sans trop s’appuyer sur le terme commun de « Pierreries », on est souvent amené à des confusions, pour toutes les pierres présentant un certain attrait esthétique, par leur couleur, transparence, éclat… On en vient même à leurs donner différentes appellations. La topaze commercialisée sous une quinzaine de noms, liés à son lieu d’extraction. Le béryl qui change de nom suivant ses couleurs, la morganite lorsque rose à rose vif, l’émeraude pour le vert, l’héliodore pour le jaune jaune-vert clair, l’aigue-marine pour le bleu pâle a soutenu, la bixbite pour le rouge vif, et dernièrement la pezzotaïte, découverte à Madagascar, avec son rouge framboise. Autant de nuances, autant de noms différents pour une même espèce minérale donc. L’améthyste chauffée à 540 degrés devient une fausse citrine, lorsque d’une couleur très pâle, on rend les saphirs plus attrayant dans un four à 1300 degrés. Et l’on gagne en pureté, et en couleur puisqu’elle devient plus intense et plus uniforme.             

 

            

 

D’une manière générale, beaucoup de permissivité pour les pierreries et autres pierres dites fines, leur commerce s’est aussi chargé d’ajouter une foule d’autres désignations, impliquant des confusions regrettables parfois. On ne compte pas moins de 84 termes erronés. Des variations de noms aussi, par la mode, plus particulièrement de la part des camelots cherchant à faire croire à des nouveautés pour en multiplier les ventes… Si bien que Joseph Demarty en vint à dénoncer des marchands de Clermont-Ferrand, se disant dépositaires d’une nouvelle pierre, du nom de Jaspirine, qui n’était en fait qu’une variété de calcédoine veinée de différentes couleurs, jaune, brun, rouge, vert, pouvant être taillée et polie comme une pierre fine en cabochon, et pour des objets décoratifs…  

 

Les substances minérales que l’on peut nommer « Pierres Précieuses », du moins selon la législation Française en vigueur, sont les diamants, les émeraudes, les saphirs, les rubis. Bien qu’encore, tout ce qui est rouge, ne soit pas toujours rubis, le spinelle est parfois utilisé, du simple fait, que les rubis sont les pierres les plus recherchées et les plus chères lorsqu’ils sont de qualité gemme. Il n’est pas toujours aisé de les différencier.

 

En somme, d’une manière générale on retient trois principaux critères qui contribuent à caractériser certaines substances minérales en tant que Pierres Précieuses : rareté, beauté, et leur puissante dureté pour permettre aux Artistes-Lapidaires de les transformer au plus haut degré de perfection et de beauté… La taille des pierres témoigne de l’habileté croissante avec laquelle l’Homme a su travailler les matériaux bruts. La législation en vigueur interdit rigoureusement le qualificatif de Pierres Semi-Précieuses.

 

En Thaïlande la convoitise des Pierres Précieuses fait que dès 4 heures du matin, les négociants se retrouvent dans des échoppes de fortune, où ils ne cessent de peser, de vendre, d’estimer, parfois à tester les connaissances des acheteurs en mélangeant des pierres synthétiques dans les lots. De temps à autre, dans la précipitation… la supercherie est efficace, même s’il s’agit parfois d’un morceau de verre coloré… Dans ce petit pays d’Asie, plus de 12 millions de touristes se rendent chaque année, intéressés par l’achat de Pierres Précieuses. Les escroqueries touristiques sont légion, ainsi que dans bien d’autres pays producteurs.

 

En 1900, Joseph Demarty, en employant une vingtaine d’ouvriers, exploita les 13 gîtes minéraux de quartz Améthyste à l’Ouest du Massif cristallin Livradois, répartis sur sept communes aux alentours du Vernet-la-Varenne dans le Puy-de-Dôme, aux paysages montagneux, s’étageant de 600 à 1000 mètres d’altitude. En 1903, alors que Joseph Demarty se consacre à la prospection et à l’exploitation minière, la taillerie de Royat et les mines sont reprises par le fils d’une famille de banquier de Strasbourg, le Lieutenant-Colonel René Staechling et avec Edouard Belin en tant qu’ingénieur.

 

Lors d’une visite de leurs anciennes galeries, j’ai échappé de justesse aux crocs de Maître Renard, au moment de le déloger par mégarde de son abri. Son accueil fut en effet rugissant, prises dans le faisceau lumineux de ma lampe, ses dents blanchâtres renvoyaient la lumière comme de l’ivoire. Après coup j’ai réalisé qu’il pouvait être porteur de la rage. Une reprise partielle de 1970 à 1973 de recherche sur les filons de Champagnat-le-Jeune et Aix-Lafayette fut conduite par Roger Boucheix. À chacune de mes visites j’étais impressionné par l’ampleur des travaux. Depuis 2006 pour l’un, 2009 pour le second, deux trentenaires se sont indépendamment investis dans la reprise d’anciens gisements d’Améthyste après le rachat des propriétés. Dans les bois et avec son autorisation on y découvre un magnifique filon d’Améthyste en place, cette propriété appartient à mon ami Nicolas LEGER et sa compagne Valèrie, elle se visite en passant par la Maison de l'Améthyste au chateau du Vernet-la-Varenne http://www.amethyste-geosite-auvergne.com/ le Directeur et mon très cher ami Pierre Lavina Géologue, conservateur du patrimoine géologique et minier. Il faut bien garder à l’esprit que des découvertes restent à faire, notamment sous le couvert végétal. J’ai surpris un jour de marché au Vernet-la-Varenne, les conversations entre un agriculteur, et un débardeur forestier, lequel avait fortuitement mis à jour un filon d’Améthyste.

 

 

 

 

Pour l’un de ces nouveaux exploitants d’Améthyste, s’ajoute la prospection de ruisseaux près d’Issoire, notamment pour des saphirs. Bien qu’il se veuille discret sur les lieux de ses récoltes… assez curieusement à cela, il en a fait écho en 2016, au quotidien régional, la Montagne, info reprise par l’hebdomadaire Le Point, par Europe1, un reportage a aussi été diffusé par BFM TV. Désormais il suffit de taper sur Internet : Saphir d’Issoire, pour prendre connaissance des communiqués de presse, et de télévisualiser ses procédés de recherches. Ce sont des saphirs de couleur bleu Outremer, rarement gemmes, mais lorsque taillés, et chauffés, d’une valeur ajoutée non négligeable pour la joaillerie.

 

D’ores et déjà tous les ruisseaux du pays d’Issoire font l’objet de recherches des fameux saphirs… Verra-t-on une même quantité retirée du Sioulot (Olby 63), il est déjà question qu’une seule personne en aurait extrait jusqu’à 24 000.

 

À présent pour anecdote parmi les plus amusantes de mes campagnes de terrain, la rencontre d’un forestier en le fond d’un ravin, d’une contrée perdue du Cantal. Ses premières paroles furent pour me demander qui je voulais estourbir… en vue d’acquérir un héritage… Il est vrai que je grattais sur l’affleurement d’un filon de mispickel connu pour être très arsenical, pourtant j’avais en main mon marteau de géologue, outil pas commun, et quelques petites boîtes plastique étiquetées du lieu de mes prélèvements.

 

 

 

Le Mont-Coupet persiste dans la mémoire collective des minéralogistes, pour un magnifique saphir de 34 grammes, découvert en 1861 par Bertrand de Lom, prospecteur-minéralogiste Vellave, Membre de la Société Géologique de France, auteur de mémoires et communications à l’Académie des Sciences, sur la géologie et la minéralogie de la Haute-Loire.

 

À l’époque, les bergers ramassaient les saphirs en gardant les troupeaux de moutons pour les joailliers, et autres collecteurs… desquels effectivement Bertrand de Lom. Ce dernier fera en 1854 l’acquisition de deux grandes parcelles de terre sur les pentes du Volcan, toujours indiquées dans la mémoire collective comme les terres à Bertrand, sans que les nouvelles générations en connaissent vraiment les raisons. Il se serait procuré quelques 12000 cristaux de corindon dans leur variété saphir. Aujourd’hui il faut compter plus de deux heures pour en apercevoir un seul, et encore il faut avoir beaucoup de chance… et que le soleil soit aussi au rendez-vous après la pluie pour voir briller ces petits trésors du feu volcan.

 

Pierre Mamet, Professeur en Histoire-Géographie au collège de Brioude, né en 1886 à Saint-Eble, bourgade aux pieds du Mont-Coupet, révèle dans L’Almanach de Brioude de 1920 « Si même vous voulez emporter quelques pierres fines du volcan, demandez donc des pierres de Bertrand au premier berger rencontré : vous serez servi ». Je préjuge en échange d’une petite pièce, pour le paquet de gris, et la… chopine. L’École des Mines d’Alès, et le Musée Crozatier au Puy en Velay en possèdent.

 

Mes meilleurs prélèvements, (une trentaine) du Mont-Coupet, se sont pour le mieux effectués dans le piétinement des moutons, certes à une époque où les pentes du volcan n’étaient pas encore envahies de broussaille… Ce fut le cas pour l’une de mes plus fabuleuses trouvailles : un Saphir bleu Roi, dégageant un phénomène optique spécial, assez rare, des plus chatoyants de l’espèce minérale : un astérisme dû à des inclusions d’aiguilles de rutile (effet pierre de lune).

 

             

 

 

Pour ce qui est de mes activités en géologie et minéralogie, un peu, et beaucoup en électron libre, tout commença en 1962. Depuis sollicité en tant que guide-conférencier, pour l’accompagnement de classes découverte, pour des exposés aux étudiants Ingénieurs des mines, tous les publics, pour de l’élaboration Muséographique (géologie-volcanisme-mines). Des activités débordantes certes, mais ô combien gratifiantes, de bon gré, sans y être tenu ni rémunéré. Là, je crois me reconnaître dans l’Esprit des Lumières, aux partages des savoirs…

 

Par le préfixe « micro » comprenons bien des micro-cristallisations, qui sont comme le définit le préfixe : Micro… un Univers minéral de quelques millimètres, faisant qu’à cette échelle ils ne sont la plupart du temps pas commercialisables mais représentent néanmoins une thématique à part entière de la minéralogie. Cette spécificité ne les rendant en rien spectaculaires, à la fierté des collectionneurs de belles pièces de vitrines… Ces prodigieuses pierres sont néanmoins parvenues à échapper aux concasseurs des carrières et mines. Ce qui leurs permet aussi de prendre le chemin des Musées, et de sauvegarder pour le bien commun des espèces qui sont menacées de disparition par l’épuisement des gisements. Pour avoir à me positionner dans le domaine du « caillou », j’ai débuté par l’étude avec application les Sciences de la Terre, dans tous leurs domaines fondamentaux : la pétrographie, la tectonique, le métamorphisme, les substances minérales dans leurs processus de formation, ce qui me semblait indispensable avant tout.

 

La pratique de la micro-minéralogie convient parfaitement à la détermination de substances minérales rares qui ne sont pas toujours présentes dans les spécimens de plus grandes dimensions. Dans la perception du petit, pour Nietzche « le Diable est dans les détails… ». Une revue trimestrielle de Micro-minéralogie procure de forts liens entre les membres d’une association de collectionneurs spécialisés dans les échantillons de ces dimensions, et dans la documentation de nouvelles espèces.

 

Il existe un blog consacré aux pierres précieuses, et aux pierreries au vrai sens du terme s’agissant de pierres de couleurs, sans qu’il soit question des pierrailles de chemin. Il y est question tout autant de l’Améthyste d’un beau violet transparent à translucide, que de la Pyrite jaune-Or, de la Blende jaune-miel… L’indication de sulfures métalliques peut surprendre, mais lorsqu’ils sont d’une belle qualité, ils sont parfois montés sur des bracelets et autres parures en argent, métal blanc, ou de laiton.

 

 

 

À présent je me dois de répondre à la spécificité de ce blog « Approche sur les Pierres Précieuses et Fines à l’Auvergne », et subséquemment d’indiquer des lieux à ma connaissance gemmifères, quelques-uns se résumant à mes propres découvertes. Plus en avant de la note, il fut question de Saphirs en région d’Issoire, j’indiquerai pour ma part avoir retiré de magnifiques Zircons rouges autour des ruisseaux de Manglieu, situés dans les bas-reliefs des Monts du Livradois. En effet tous les sables de ces petits rus charrient quantité de Zircons dont certains d’un beau rouge sang de pigeon. Manifestement leur roche mère est en relation avec leur cadre géologique pour une grande partie composé de roches volcaniques. Il n’est pas rare de trouver des Zircons en inclusions dans des roches éruptives. Bien que le secteur soit aussi composé de roches cristallines et cristallophylliennes, je n’ai pu que constater qu’aucun de ces ruisseaux ne s’est montrée aurifère, bien que la méthode fine, qu’Emilia et moi-même avons mise en œuvre soit optimale pour la préservation dans la batée de la moindre poussière d’Or.

 

 

 

Bien d’autres ruisseaux et lieux gemmifères existent en contrée Auvergnate : à Grenats, Zircons, Corindons, trop nombreux pour être tous cités, et laissés à la perspicacité des amateurs de ces minéraux… Par exemple, un lieu assez inattendu, la butte volcanique de Brion à Compains (63) : sa cheminée a remonté des enclaves du socle, avec de magnifiques Rubis, d’un beau rouge, et d’une remarquable cristallisation restant du plaisir à l’état pur… En poursuivant à l’extrémité de la Haute-Loire, on situe des corindons depuis un lieu-dit (Aboulin) près de Chambon le Château, à l’Hermet près de Saint-Christophe d’Allier, à Viallevieille près de Saint-Vénérand. Sans plus alourdir la note, j’aimerais rapporter en toute confidence, du moins qu’il en soit perçu ainsi, pour qu’il n’y ait pas de pillage derrière, le propre à l’Homme le sait-on bien trop souvent… La localisation de sites, à partir des clichés de mes échantillons ci-joints à la note, avec l’espoir d’y joindre bientôt, des spécimens d’Émeraude, parmi les pegmatites liées au vaste plateau granitique de La Chaise-Dieu à Craponne-sur-Arzon. Prospection rendue difficile, les affleurements du socle sont plutôt rares sous un couvert végétal très dense, étant donnée cette si vaste forêt…

 

 

Mes spécimens sont répertoriés sur une banque de données électronique, numérotés, et définis par leurs classifications cristallographiques conventionnelles. Leurs prises de vue répondent à des plans-images variant de 05 à 25 millimètres, suivant leurs dimensions respectives. Ceux indiqués par le chiffre ou les chiffres : 000… signifie qu’ils ne figurent pas à l’inventaire, pour avoir été maladroitement brisés au cours de leur réduction à l’aide d’une cisaille à vis spéciale. Ceci, fort heureusement après avoir été photographiés. Leur diminution est parfois rendue nécessaire, pour les disposer dans de petites boîtes plastiques normalisées à cet effet de 2 cm3.

 

Pour observer au mieux les micro-minéraux, un microscope binoculaire X 30 -80, est parfaitement indiqué, ce qui permet souvent de découvrir de magnifiques cristallisations insoupçonnables à l’œil nu… certaines parfois absentes de minéraux plus conséquents.

 

D’une confidence tout personnelle, ne connaissant pas à l’avance le devenir de mon laboratoire de Micro-minéraux porteur d’une thématique de la région Auvergne, ce blog, finalement, est d’une vocation de transmission posthume… et donc d’une certaine manière profitable à la communauté des Sciences de la Terre. Raison de plus, qu’il n’est plus possible de se procurer certains échantillons, lorsque les déblais miniers sont inaccessibles sous les ronces, et taillis… D’autres disparus à jamais en raison de leur réemploi comme remblaiements routiers.

 

D’un dernier raisonnement sur les différentes appellations de Pierre Précieuse, Pierre Fine, Pierre Gemme… disons que d’une façon générale on les regarde pour leur qualité esthétique, couleur, transparence, éclat… Pour la détermination des espèces et de leur qualité, une simple loupe de terrain, autant qu’une loupe type binoculaire ne suffisent pas toujours. Les gemmologues utilisent un réfractomètre, cet appareil optique mesure leur indice de réfraction, afin d’y reconnaître la variété minérale, d’une façon plus déterminante. Pour une pierre naturelle, une surface au moins de deux millimètres, et plane et polie suffit. L’unité de poids des Pierres Précieuses et autres gemmes taillées est le carat (0,200 g), norme internationale, 1 gramme équivaut à 5 carats. Quant à leur prix, il se détermine selon le poids, l’intensité, la clarté de leur couleur, et le prix du marché bien entendu.

 

En guise de conclusion de mes approches sur les « Pierres Précieuses à l’Auvergne », élargie à ses Pierres Fines, il ne m’était pas possible d’aller au-delà de mon propre vécu de minéralogiste de terrain, et des sources fournies à partir de documents d’archives. La mémoire vivante de mes devanciers et amis pour beaucoup, n’étant plus là, pour au mieux poursuivre ce genre de travail de Mémoire…

 

Mes derniers mots sont d’amertume, sachant que dans certains pays l’extraction et le mouvement commercial des Pierres Précieuses perdurent, les conditions de travail sont inhumaines, jusqu’à épuisement total. La Thaïlande pour ne citer que ce pays des plus gros exportateurs de gemmes au monde, est un triste exemple. Des femmes, des enfants travaillent périlleusement suspendus à une corde dans des puits parfois profonds de plusieurs dizaines de mètres, jusqu’à atteindre la couche minéralisée. D’étroits trous à rats irrespirables, les effondrements mortels y sont fréquents. Ces femmes remplissent des seaux de terre, que les hommes à la surface s’emploient à faire décanter dans une eau boueuse pour séparer la terre, jusqu’à mi-corps pour en retirer quelques rubis et spinelles, pour 2 € par jour.

 

 

 

Malheureusement ils n’ont pas d’autres choix d’existence, d’avoir aussi à occuper des cabanes en tôle ondulée, se satisfaisant d’un strict nécessaire, bâties en désordre au voisinage des exploitations. Abandonnées telles quelles, si la découverte d’un autre gisement plus riche, conduit l’exploitant à quitter le chantier. Il y a une souffrance derrière chaque pierre gemme… et mille misères…

  

Guy PEGERE

Membre de la Société Géologique de France

Membre de l’Association Française

des Acteurs des Sciences de la Terre

Membre de l’Association Française de Micro-minéralogie

www.blog4ever.com/blogs/sciences

 

 

 

Bibliographie :

 

Joseph Demarty : « Les Richesses Minérales de l’Auvergne »

 

Joseph Demarty : « Les Pierres d’Auvergne Employées dans la Joaillerie, la Tabletteries, et les Arts Décoratifs »

 

Joseph Demarty : Les Pierres d’Auvergne (1898)

 

Joseph Demarty : « Les Pierres Précieuses et l’Art du Lapidaire »

 

Joseph Demarty : « Les Mines d’Or en Auvergne »

 

Joseph Demarty : « Le Radium en Auvergne »

 

Guy PEGERE : Le Mont-Coupet dans le Volcanisme de Saint-Georges-d’Aurac Hte-Loire, sa Magmatologie, sa Faune Fossile, ses Pierres Gemmes. Edt : Almanach de Brioude (1994)

 

Guy PEGERE : Les Montagnes aux Pierres de Bagues du Brivadois au Livradois.

« In Memoriam » Joseph Demarty (1870-1949) (Note complémentaire à paraître).

 

Guy PEGERE : Les cristaux de Péridot de la « Roca-Neyra » à Perrier (63)

Edt : Le Cahier des Micro-Monteurs N° 83 (2004).

 

Guy PEGERE : Qu’il vous soit désormais conté le Salhite de Murol (Puy de Dôme)

Edt : Le Cahier des Micro-Monteurs N° 87 (2005)

 

Guy PEGERE : Les Zircons de La Motte de Brion Massif du Cézallier (63) Le Cahier des Micromonteurs, (2012)

 

Gaston GIULIANI, Antony E. FALLICK, Daniel OHNENSTETTER et Guy PEGERE (2009) : Oxygen isotopes of sapphire from the French Massif-Central : implications for the origin of gem corundum in basaltic fields. Minaralium Deposita 44, p. 221-231.

 

Gaston GIULIANI, Bernard LASNIER, Daniel OHNENSTETTER, Antony E. FALLICK, et Guy PEGERE : Les Gisements de Corindon de France Le Règne Minéral (2010)

 

François PERINET et Guy PEGERE : A la découverte du Rubis de Peygerolles, Saint-Privat du Dragon Hte-Loire. Le Règne Minéral Saphir et Rubis de France (2010)

 

Pierre MAMET « Le Charliergue Eaux Pendantes » aux  Edt : Almanach de Brioude (1920).

 

Pour les Améthystes du Puy Griou, communication de mes amis Christian Baillargeat-Delbos, et de Robin Fialip, ce dernier minéralogiste œuvre depuis 2015 à la mise en place de sa Galerie minéralogique régionale à Antignac près de Riom–es-Montagne (Cantal).

 

Christian Baillargeat-Delbos, Les Améthystes du Puy Griou Mythe ou Réalité ? Communication perso… de l’auteur.

 

* À découvrir : la « Maison de l’Améthyste » château de Montford du Vernet-La-Varenne, (63). Salles d’expositions, balades ludiques et géologiques autour des gisements d’Améthyste. Sous la Direction de mon cher ami en Gardien du Temple, Pierre Lavina, Directeur Scientifique, Géologue-Volcanologue, Directeur et Conservateur du Géosite de l’Améthyste d’Auvergne.

 


18/11/2018
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Publications de l'Auteur

Almanach de Brioude 2018 : L'Infructueuse concession de cuivre d'Azerat-Agnat près de Brioude (1829-1960).

 

Almanach de Brioude 2012: Mortelle Randonnée à Saint-Arcons-d’Allier : Gabriel Jars, (1732-1769) un Européen du XVIIIe siècle.

http://g-pegere-minerallurgiste-des-lumieres-gabriel-jars-st-arcons-43.blog4ever.com/

 

Almanach de Brioude 2010 : L’Histoire Magnétique Terrestre du Brivadois révélée par un grain de sable de 2 millions d’années.

 

Almanach de Brioude 2007 : Pierre-Justin Dorlhac de Borne, Ingénieur civil des mines (1819-1883) et ses extraordinaires raisonnements géologiques sur les roches serpentineuses et sur l’amiante de Lempdes sur Allagnon 43.

 

Almanach de Brioude 2005 : Une insolite composante métallo-minière à la Grandeur de la «Révolution Industrielle» à Bosberty dans le pays de Blesle, Haute-Loire.

http://guy-pegere-mine-arsenic-de-bosberty-63-revolution-industrielle.blog4ever.com/

 

 

Almanach de Brioude 2001 : Les sources merveilleuses des «Bénédictins» à Clémensat et «Gallo-Romaine» de Saint-Géron en Basse Limagne de Brioude Haute-Loire.

http://guy-pegere-source-merveilleuse-gallo-romaine-et-benedictin-43.blog4ever.com/

 

Almanach de Brioude 1999 : Découverte de Pegmatites à Anatase, minéral rare inédit en Auvergne dans la série Cristallophyllienne de la région de Brioude-Massiac Haute-Loire - Cantal.

 

Almanach de Brioude 1998 : Tremblements de Terre dans le Brivadois et les Régions Circonvoisines d’Auvergne et du Velay ressentis par les populations de l’an 447 à l’année 1957.

 

Almanach de Brioude 1995 : le Mythe des Mines d’Or de l’ancienne Californie cantalienne à Bonnac près de Massiac 15.

 

Almanach de Brioude 1994 : Le Mont-Coupet dans le volcanisme de Saint-Georges-d’Aurac  Haute-Loire, sa magmatologie, sa faune fossile, ses pierres gemmes.

 

Almanach de Brioude 1991 : In Memoriam Marie Grenier dite la «Vierge Rouge» Minéralogiste Brivadoise 43

 

Almanach de Brioude 1989 : Découverte d’un Habitat Gallo-Romain et d’une Minéralisation Argentifère à la Mine d’Antimoine de Chazelle-Haut, commune de Saint-Just-près-Brioude (Haute-Loire).

 

Le Règne Minéral Revue Française de Minéralogie 2010 - N°94 : Les gisements de Corindon de France. Gaston Giuliani, Bernard Lasnier, Daniel Ohnenstetter, Anthony Fallick, Guy Pegere.

 

Le Règne Minéral Revue Française de Minéralogie 2010 – N°93 : À la découverte du rubis de Peygerolles, Saint-Privat-du-Dragon, Haute-Loire 43. François Périnet, Guy Pegere

 

Cahier des Micromonteurs 2012 : Micro-minéraux des Monts du Cézallier : «Les Zircons de la Motte de Brion 63».

 

 

Cahier des Micromonteurs 2009 : Les Sables Éluvionnaire à Rubis et Sapphirine du secteur de Peygerolles, Près de St-Privat-du-Dragon 43. François Périnet – Guy Pegere.

 

Cahier des Micromonteurs 2005 : Qu’il vous soit désormais conté la Sahlite de Murol Puy-de- Dôme 63.

 

Cahier des Micromonteurs 2004 : Les Cristaux de Péridots de la «Roca-Neyra» à Perrier 63.

 

Cahier des Micromonteurs 2002 : Une virée aux mines d’argent de Colombines à Fournial près de Molèdes 15.

 

Miner Deposita 2009 : Oxygen Isitopes composition of sapphires from the French Massif Central par: Gaston Giuliani, Anthony Fallick, Daniel Ohnenstetter, Guy Pegere.

 


10/01/2019
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10/01/2019
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